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Enquête harcèlement : jusqu’où va le rôle du manager ?
Protéger, écouter, arbitrer… mais à quel prix ? Le manager est souvent le premier à encaisser. Et si prendre soin des autres commençait par prendre soin de lui …
Enquête harcèlement : jusqu’où va le rôle du manager ?
Protéger, écouter, arbitrer… mais à quel prix ?
Le manager est souvent le premier à encaisser.
Et si prendre soin des autres commençait par prendre soin de lui ?
Ces dernières années, le rôle du manager a muté à une vitesse vertigineuse. Il ne s’agit plus seulement de piloter la performance ou d’atteindre les objectifs : le manager est devenu le premier capteur de signaux faibles dans l’entreprise. Climat social, prévention des risques, tensions dans les équipes… il se retrouve souvent à gérer des situations sensibles : suspicion de harcèlement, conflits larvés, mal-être persistant.
Et bien souvent, il enquête malgré lui. Sans formation juridique ni posture de psychologue, il doit écouter, comprendre, recueillir des faits – et surtout, ne pas se tromper. Car derrière chaque signal se cache une histoire humaine.
Ce n’est pas un hasard si de nombreux managers confient ressentir un épuisement émotionnel face à cette complexité. Être en première ligne du bien-être collectif, c’est à la fois noble et usant.
Comprendre pour mieux prévenir
Avant même d’enquêter, encore faut-il savoir reconnaître ce que recouvre le mot harcèlement. Derrière ce terme, il n’y a pas qu’une réalité, mais plusieurs visages, souvent imbriqués.
Enfin, il existe des formes mixtes, où la pression hiérarchique, la culture d’entreprise ou les tensions d’équipe agissent comme catalyseurs.
Identifier ces nuances, c’est déjà agir. Car un manager averti n’est pas un justicier, mais un capteur de signaux faibles. Et c’est souvent dans ces nuances que se joue la prévention.
Lorsqu’une suspicion de harcèlement ou de comportement inapproprié remonte, la tentation est grande d’aller vite. L’entreprise veut “faire la lumière”. Les RH lancent une enquête interne. Et le manager, de fait, devient un maillon clé du dispositif.
Mais attention : enquêter ne veut pas dire juger. Le manager n’est ni policier, ni avocat, ni thérapeute. Son rôle consiste à recueillir, objectiver et protéger, pas à trancher.
C’est là que les choses se corsent. Car il existe plusieurs pièges classiques :
Or, la seule posture juste dans ces moments-là, c’est l’écoute active.
Une écoute qui ne cherche pas à comprendre pour répondre, mais pour éclairer. Une écoute qui ne nie pas la complexité, mais qui la contient.
Les meilleures enquêtes internes sont celles qui savent allier rigueur factuelle, neutralité et humanité.
Parce qu’une enquête réussie, ce n’est pas seulement celle qui identifie des faits – c’est celle qui permet à chacun de se sentir entendu, respecté, reconnu.
L’enquête établit les faits. Mais après ?
Une fois le diagnostic posé, que fait-on du lien abîmé, de la confiance érodée, des non-dits accumulés ?
C’est ici qu’intervient la médiation, souvent perçue comme l’étape “douce” après la tempête. En réalité, c’est une démarche exigeante, parfois plus difficile que l’enquête elle-même. Parce qu’il ne s’agit plus de “prouver”, mais de réparer.
La médiation, bien conduite, agit comme un levier de transformation collective. Elle permet à chacun de retrouver une place, une voix, une dignité. C’est une respiration nécessaire pour éviter que les blessures ne deviennent des cicatrices sociales.
Et le manager, là encore, joue un rôle déterminant. Pas comme arbitre ou juge, mais comme facilitateur de confiance. Il crée les conditions d’un dialogue vrai, où l’on peut dire sans être puni, écouter sans se défendre.
La médiation n’efface pas les tensions, elle les rend fréquentables. Et cela change tout : elle transforme la peur en apprentissage, la colère en parole, la méfiance en collaboration retrouvée.
Conflits au travail : et si la solution était la médiation ?
Quand les tensions s’installent, la tentation est grande d’enquêter, d’analyser, de “comprendre ce qui s’est passé”. Mais parfois, ce dont les équipes ont le plus besoin, ce n’est pas d’un verdict – c’est d’un espace pour se reparler.
👉 En 30 minutes, Pascale Breton et François Thérin partagent leurs clés de réussite pour transformer les désaccords en dialogue constructif.
Un rendez-vous inspirant pour DRH, managers et dirigeants convaincus que la performance durable passe aussi par la qualité des relations humaines.
Et si, plutôt que d’éviter les tensions, on apprenait à les traverser ?
Dans cet épisode de Mémo-Duo, nos experts Mathieu Mosset et Clémentine Audrain vous partagent leur expérience du terrain : Comment la médiation peut transformer un conflit en opportunité de dialogue, restaurer la confiance et redonner souffle aux collectifs.
En 14 minutes, vous découvrirez :
Pourquoi la médiation est un levier puissant pour prévenir les risques psychosociaux,
Comment elle aide les équipes à se reparler vraiment,
Et en quoi elle redonne au manager un rôle de facilitateur du lien plutôt que d’arbitre des tensions.
🎙️ Un épisode à écouter en marchant, en réfléchissant, ou simplement en respirant
Il est temps d’aborder le grand non-dit du monde managérial : le mal-être des managers eux-mêmes.
Ceux qui sont censés prévenir le burn-out ou repérer les signaux faibles chez leurs équipes sont souvent les plus isolés.
Pression hiérarchique, exigences de résultats, rôle tampon entre direction et terrain… Le manager est parfois pris dans un étau invisible.
Et pourtant, on continue à lui coller des injonctions paradoxales :
Sois fort, sois empathique. Sois proche, mais garde ta distance. Sois humain, mais reste exemplaire.
C’est là que le parallèle avec Novembre Bleu prend tout son sens. Ce mois de sensibilisation à la santé masculine ne parle pas que de dépistage. Il parle aussi de prévention et de vulnérabilité. Deux notions que le management aurait tout intérêt à s’approprier.
Car reconnaître sa vulnérabilité, ce n’est pas perdre son autorité – c’est gagner en authenticité. Le courage managérial, c’est aussi celui de dire : “Je ne vais pas bien”, ou “J’ai besoin d’aide”. C’est une posture de maturité, pas de faiblesse.
Les entreprises qui l’ont compris développent des cultures managériales où l’on peut parler de santé mentale sans tabou, sans peur du jugement, et sans que cela remette en cause la compétence professionnelle. Et si, finalement, la performance durable passait d’abord par la permission d’être humain ?
Ce mois-ci, dans vos réunions, vos entretiens, vos pauses-café : posez une vraie question humaine.
Pas “Tout va bien ?” par politesse.
Mais “Comment tu te sens, vraiment ?”.
C’est souvent à cet instant que se loge le signal faible, celui qui évite la crise, celui qui soigne avant de réparer.
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